Week-end politique à deux vitesses pour la Suisse et l’Union européenne.
La nouvelle dynamique politique au sein du Parlement européen menace de freiner les avancées nécessaires pour atteindre les objectifs du Pacte vert, illustrant un contraste saisissant entre les efforts nationaux et les défis supranationaux dans la lutte contre le changement climatique.
Avancées en Suisse
Ce week-end, nous avons franchi une étape significative dans le développement des énergies renouvelables. La nouvelle loi sur l'électricité, approuvée massivement par le peuple avec un taux d'acceptation de 68,7%, promet de rendre la Confédération plus autonome sur le plan énergétique. Cette loi rassemble une multitude de mesures issues d’un compromis exemplaire du savoir-faire helvétique. Le plébiscite a été observé dans tous les cantons, même ceux traditionnellement opposés à certains projets régionaux d'énergies renouvelables, tels que Vaud (73,5%) et le Valais (64,2%).
Les villes ont elles aussi montré un fort soutien, avec des taux d'approbation dépassant souvent les 80%, comme à Berne (85,3%), Zurich (82,4%), Lausanne (81,2%) et Lucerne (80,5%).
Le projet de loi facilite la construction de grandes installations hydrauliques, photovoltaïques, éoliennes, de pompage-turbinage et de biomasse, désormais prioritaires par rapport à la protection de la nature ou du paysage. Une large alliance de représentants de tous les partis ainsi que d'organisations économiques et environnementales a plaidé en faveur de cette loi.
Cependant, cette unité pourrait être revue. Les enjeux de l’approvisionnement en énergie et de la protection de l’environnement risque à nouveau de diviser les partis. Aujourd’hui, les Vert·e·s ont présenté leur initiative solaire, qui vise à imposer l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits adaptés. Pour certains, cette initiative solaire est la "suite logique" de l’acceptation de la loi, car l’effort nécessaire pour atteindre l’autonomie énergétique repose aussi en grande partie sur cette technologie.
Recul en Europe
En revanche, au niveau européen, l'avenir du Pacte vert de l'UE, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030, est devenu incertain après les élections européennes. Le Parti populaire européen (PPE) a renforcé sa position avec 184 sièges, tandis que les Socialistes et Démocrates (S&D) et les libéraux de Renew ont perdu des sièges significatifs. Parallèlement, les groupes d'extrême droite, Conservateurs et Réformistes (ECR) et Identité et Démocratie (ID), ont gagné en influence.
Cette dynamique pourrait inciter le PPE à former des coalitions avec ECR, compromettant ainsi l'ambition de plusieurs initiatives du Pacte vert, notamment en matière d'agriculture, de pesticides et de restauration de la nature. La montée des droites rend incertain l'avenir de nombreux textes en cours d'examen, tels que ceux sur les textiles durables et les microplastiques.
En France, la situation politique est également instable, avec la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, ajoutant encore à l'incertitude. Le Réseau Action Climat souligne l'importance de mener à bien les projets liés au Pacte vert pour garantir une transition écologique efficace.
La déception est grande parmi les défenseurs de l'environnement face à ces reculs potentiels qui menacent de freiner les avancées vers une Europe plus verte et durable.
Merci à tous nos membres pour avoir permis de soutenir cette votation qui ne représente qu’une étape – même si importante – vers la réalisation de l'objectif zéro net.