21 janvier 2021

Appel « Pas de renvoi de requérant·es sous contrat d’apprentissage » 

Photo by Jens Johnsson on Unsplash
L’« Association suisse des arts et métiers » appelle le Conseil fédéral et les autorités compétentes à ne pas expulser les requérant·es sous contrat d’apprentissage qui se voient refuser l’asile, tant qu’ils ou elles n’ont pas fini leur formation.  

Plusieurs médias ont rapporté la semaine passée qu’un jeune Afghan devait être expulsé de Suisse suite au rejet de sa demande d’asile. Ce jeune homme est sous contrat d’apprentissage, ses résultats scolaires sont au-dessus de la moyenne et il suivait en plus des cours d’allemand. Par conséquent, ce jeune homme répond entièrement aux attentes de la Suisse en matière d’une intégration. Et pourtant il doit être expulsé !

Or, ce n’est pas un cas isolé. Ces derniers temps plusieurs entreprises nous ont contactés pour les mêmes motifs. C’est pourquoi L’« Association suisse des arts et métiers » appelle le Conseil fédéral et les autorités compétentes, à ne pas expulser les requérant·es sous contrat d’apprentissage qui se voient refuser l’asile, tant qu’ils ou elles n’ont pas fini leur formation. Quiconque s’est donné la peine de trouver une place d’apprentissage, doit pouvoir achever sa formation. On ne comprend en outre pas pourquoi des efforts d’intégration n’ont aucun effet positif sur la demande d’asile. Car, en fin de compte, c’est aussi dans l’intérêt de la Suisse d’inciter les personnes en fuite à s’efforcer de bien s’intégrer. Ce qu’il faut, ce sont des personnes parfaitement intégrées, qui subviennent elles-mêmes à leurs besoins et qui aident notre pays à lutter contre le manque de main d’œuvre. A la place, les autorités imposent des ruptures d’apprentissage injustifiées.

Cette rupture imposée ne porte pas seulement un coup terrible au jeune apprenti, mais également à son entreprise. Celle-ci perd un apprenti motivé et de la main d’œuvre. Sous cet angle également, la pratique actuelle est contre-productive. Il est incontestable qu’une intégration réussie permet d’entrer avec succès dans la vie professionnelle. Or, la Suisse a besoin d’avoir suffisamment d’entreprises offrant cette opportunité aux jeunes requérant·es. Pouvoir achever son apprentissage permettrait aux entreprises et PME concernées, qui ont investi dans la formation d’apprenti·es et donc contribué à leur intégration, de planifier avec plus de sécurité au lieu de devoir renoncer d’un moment à l’autre à une main d’œuvre motivée et déjà expérimentée.

Sans compter que la main d’œuvre fait cruellement défaut dans de nombreuses professions artisanales en Suisse. Au lieu de mettre des bâtons dans les roues des requérant·es qui s’efforcent de s’intégrer, la Suisse devraient au contraire saisir la chance d’avoir davantage de jeunes apprenti·es motivé·es. Le Parlement s’en est également rendu compte et traite actuellement différentes interventions demandant que les requérant·es sous contrat d’apprentissage puissent à l’avenir achever leur formation, même en cas de rejet de leur demande d’asile. C’est pourquoi nous demandons au Conseil fédéral de ne pas anticiper de telles décisions à l’échelon fédéral et de renoncer à expulser de requérant·es tant qu’ils ou elles n’ont pas achevé leur apprentissage. 

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