Quand l’humain booste l’IA, le futur du travail s’éclaire : retour sur l'événement du 13.11.2025

Hier soir, on a vécu une de ces soirées qui donnent envie de se questionner.
Loyco et HR Today organisaient leur rendez-vous annuel autour du futur du travail, et la FSE en était partenaire avec d’autres organisations. Le Royal Savoy était plein : plus de 250 inscrit·e·s, avec trois interventions et une table ronde.
On a écouté Gregory Pouy, Justine Dima, puis Christophe Barman qui est venu ancrer tout ça dans la réalité du terrain.
Et si on avait sauté un peu trop vite ?
On a plongé dans l’IA comme des enfants sur une nouvelle console. Il y a eu un côté grisant, l’impression de gagner du temps, d’être plus efficace, de contourner l’effort. Ça fait du bien, ça donne l’illusion qu’on avance plus vite.
Mais derrière l’excitation, il y a une question qui reste : où est passée notre utilité ?
Si la machine peut faire ce qu'on faisait hier, alors qu’allons-nous faire du temps que ça libère ?
C’est revenu plusieurs fois dans les discussions : on ne sait pas vraiment quoi faire du temps que l’IA nous fait gagner. Si c’est pour scroller toute la journée … on n’aura rien gagné.
Parce qu'on s'éloigne un peu plus de notre propre capacité à réfléchir, à créer, à ressentir quelque chose par nous-mêmes.
Et puis il y a le fait de surproduire : on génère plus de contenus, plus de données, plus de tout. Mais nous, humainement, on n’arrive plus à absorber. Donc tout ce que l’on fait, personne ne le lit, le traite, l’utilise. Alors à quoi bon ?
Qu’en est-il du collectif ?
Avant, se rassembler était naturel, évident. Autour d’un café, à la pause, lors de nos séances dans la grande salle de meeting. Aujourd’hui, on se retrouve seul·e derrière un écran à demander à l’IA de nous aider à « préparer » ce qu’on dira à la prochaine visio. Comme si aller vers l’autre était devenu un exercice trop risqué.
Résultat : le lien se fragilise et on oublie qu’on a besoin des autres pour se stimuler, penser différemment et trouver des idées qui n’existent pas encore.
Et les RH dans tout ça ?
C’est là que la soirée rejoignait directement la mission des RH. Parce que si on ne fait pas attention, on finit avec des équipes qui ne savent plus vraiment où elles vont, ni ce qu’elles apportent. Des personnes qui ne sentent plus la fierté d’accomplir quelque chose par elles-mêmes. Le vrai enjeu, c’est de redonner du sens, du lien, de la compétence humaine.
L’IA n’est donc pas là pour nous dominer, elle est là pour nous questionner. Elle nous pousse à décider ce qu’on veut garder, ce qu’on veut renforcer, comment on veut continuer à travailler ensemble. Elle nous oblige à rester éveillé·e·s pour ne pas perdre notre discernement.
Le futur du travail s’éclaire vraiment quand on combine les deux : en utilisant l’IA pour apprendre et pas pour éviter d'apprendre, comme l’a si bien expliqué Gregory Pouy.
Pour aller plus, il y a le livre blanc diffusé par Loyco : cliquez ici
Un grand merci aux équipes pour l'organisation de cet événement. On se réjouit déjà de vous retrouver l'année prochaine.